Presque deux mois pour venir à bout de ce roman, on peut dire qu'il m'aura donner du fil à retordre !
Le roman n'est pas "difficile à lire" comme peuvent l'être certains romans au style alambiqué. Non, le style est même plutôt simple, souvent poétique, très/trop descriptif, mais voilà, je n'y ai pas du tout adhéré et je peux dire que chacune de 560 pages m'a semblé très longue à tourner.
Pour moi, ce roman compte 200 pages de trop et ça ne me fait aucun plaisir de le dire car on sent dans presque chaque phrase tout ce que l'auteure y a mis de personnel voire d'intime. Mais le fait est que le récit souffre d'un rythme "à soubresauts", on a envie de survoler des chapitres entiers, ce que je n'ai pas fait car j'ai voulu être persévérante au regard de deux critères : premièrement ce roman ayant séduit un nombre impressionnant de lecteurs, je voulais moi aussi être séduite, et deuxièmement, l'auteure est bourguignonne et la Bourgogne est depuis quinze ans mon paradis d'adoption.
Quand j'ai commencé ma lecture, j'avais la certitude que j'allais adorer ce roman ; j'avais envie d'être emportée et comme souvent dans ces cas-là, lorsqu'on est déçu, la chute est rude. La couverture trompeuse m'avait laissé entrevoir une histoire sans prise de tête entre littérature régionale et romance... les pieds dans le tapis, ce roman est triste à mourir. Il n'y est d'ailleurs question que de mort, de deuil, de cimetière, de gardiens de cimetière, de suicidés, d'enfants abandonnés, d'enfants accidentés, d'adultes tout aussi accidentés, de trains manqués et de vies ratées. Il faut vraiment faire appel à toute sa (bonne) volonté pour s'accrocher à l'infime espoir de bonheur qui se dissimule derrière les fleurs et les tomates que cultive Violette, l'héroïne.
Personnellement, je n'ai aucun problème avec l'idée de la mort et j'aime bien les romans noirs mais celui-ci est gris et il m'a épuisée par ces narrations croisées, sa chronologie compliquée, ses protagonistes jouets de coïncidences outrées, son récit éparpillé, ses personnages secondaires stéréotypés (même si je reconnais que Valérie Perrin s'est donné beaucoup de mal pour que ses personnages principaux ne le soient pas trop). J'aurais voulu m'intéresser davantage à Violette mais son destin aux mille éclats sans éclat m'a laissée de marbre.