C'est indéniable, le récit est bien mené, les personnages très travaillés, les ponts entre les différents duos intelligents, l'écriture efficace, touchante, pleine des petits détails de la vie qui savent nous mettre dans l'ambiance.
Pour autant, le personnage de Violette est bien trop lisse et sans défaut, il en devient peu crédible. Pauvre orpheline malmenée par la vie, les familles d'accueil, son mari, ses abominables beaux-parents, et le mauvais sort, cette éternelle victime parvient pourtant à ne jamais s'énerver, piquer une colère, avoir du ressentiment ou jeter l'éponge. Ce personnage est la sainteté incarnée. Je ne l'aime donc pas.
Le personnage de Philippe Toussaint est bien plus intéressant, plus en relief, et surtout plus crédible.
Et Violette la parfaite croise beaucoup de gens parfaits qui ne lui veulent que du bien, en toute générosité et toujours totalement désintéressées (Sasha, Celia, Julien, ses collègues du cimetière) ou bien de bons gros méchants (les beaux parents, le couple Magnan Fontanel...). Là encore, seul Philippe Toussaint, et à la rigueur Gabriel Prudent, parviennent à s'échapper de cette approche décidément bien manichéenne.
Ce qui donne beaucoup de scènes à la guimauve et de dialogues ou monologues cuculs, qui me fatiguent beaucoup car non, dans la vraie vie, aucune nuée de personnes ultra bienveillantes n'apparait par miracle lorsque l'on va mal et qu'un drame nous touche.