13 ans après la première de Cyrano, Rostand veut confirmer son talent. Nombreuses sont les similitudes entre les personnages de Chantecler et Cyrano d'ailleurs, personnages grandioses, intégrés dans leur société mais marginaux par le contraste entre leur cœur et celui des autres. Le panache que revendique Cyrano à l'agonie rejoint ici son sens original : celui de bouquet de plume.
La pièce est belle, on y retrouve le style de Rostand si caractéristique dans le ping-pnog entre les personnages construisant ensemble les alexandrins mais je trouve que ça ne fait pas mouche.
L'adversité n'y est pas assez marquée, les obstacles surmontés trop aisément, l'argument trop simpliste (je ne le spoilerai pas mais il tiens en une phrase).
Les tirades sont réussies : assez longue pour pouvoir y apprécier le style de l'auteur pas assez pour s'ennuyer. Mais malgré leur qualité indéniable, ces tirades (souvent centrées sur le jour, l'ombre et la lumière), n'atteignent pas le niveau de celles de Flambeau ou de Cyrano.
Le livre laisse donc un souvenir de par son originalité (il fallait oser faire une pièce de 70 personnages quasiment uniquement composés de volailles) mais ne laisse pas un souvenir impérissable au regard de la beauté de son texte et de l'émotion générée chez le lecteur. Peut être est elle plus percutante au théâtre ?