La première nouvelle, "Petits jeux", donne le ton. Elle nous fait assister au dialogue entre une femme et son mari, psychologue dans une prison. Un verre à la main et le regard vague, l'homme raconte les doutes auxquels il est confronté et le trouble dans lequel le plonge un patient sans nom. Au fil de la conversation, les éléments sont révélés, le lecteur comprend les raisons de son tourment et la tension monte lentement, jusqu'à une chute très, très classique, assez attendue mais tellement bien amenée qu'elle fonctionne à coup sûr.
Le reste du livre est du même acabit. Le registre reste dans le domaine de l'épouvante mais la langue varie d'une histoire à l'autre alors que l'auteur, formellement inventif, joue avec les procédés narratifs. Vampire, poupée ou encore criminel, Thomas Ligotti n'hésite pas à s'emparer de tout ce qui peut faire dresser les cheveux sur la tête. Ciselant avec raffinement et une grande précision des ambiances terrifiantes, il crée des atmosphères lourdes et effrayantes. Et ça fonctionne. Certes, je n'ai pas forcément retrouvé dans les nouvelles suivantes l'extrême tension de la première histoire mais le livre reste dans l'ensemble très efficace.
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