Pétri de gentillesse. C'est la première chose que l'on a envie de dire à propos de Chapardeuse, un premier roman qui élève la tendresse, la candeur et la bienveillance, au rang des vertus cardinales. Avec une certaine fantaisie, aussi, mais un rien bridée comme si Rebecca Makkai s'était interdite de laisser le délire envahir son récit. Chapardeuse décrit le kidnapping d'un jeune garçon par sa bibliothécaire ou plus exactement le contraire, et leur fuite à travers les Etats-Unis. Le livre est plaisant mais manque d'épices, trop propre sur lui sauf dans les scènes qui décrivent les personnages hauts en couleurs issus de l'immigration russe. Si Rebecca Makkai corse à l'avenir son style et ses intrigues, on peut espérer le meilleur.