Lors de mon dernier passage en librairie, j’ai été attiré par la douceur de la couverture, promesse d’une histoire touchante et romantique. La quatrième de couverture m’a convaincue par la simple mention de ce classique britannique, qui fut probablement l’une de mes plus belles lectures jamais réalisée. Lu d’une traite, Charlotte in Love a tenu ses promesses.
Jeanne est une jeune fille discrète, presque effacée, dont la passion pour l’œuvre de Charlotte Brontë l’anime d’un enthousiasme communicatif et la rend terriblement attachante dans sa capacité à se perdre dans ce roman et l’histoire de son autrice. Ne laissant rien au hasard, elle pousse ses recherches à l’extrême pour mieux en appréhender les nuances. Sa visite de la maison de la famille Brontë, dans le Yorkshire anglais, constitue l’un des moments les plus forts du récit, Éléonore Desclée en livrant une description chargée d’émotions et de sensations qui laissent à penser qu’elle nous confie sa propre expérience.
Au fil des pages se dessine le portrait de cette adolescente qui semble s’être volontairement coupée du monde dans lequel elle vit pour s’enfermer dans l’illusion naïve de cette vie romanesque qu’elle perçoit dans le récit de Jane Eyre. Pourtant ses recherches vont peu à peu la confronter à la réalité plus sombre et au destin plus dramatique des enfants Brontë. Par ailleurs, en opposant ses idées à celles d’Alex et, en apprenant à le connaître, Jeanne va peu à peu réapprendre à vivre dans cette réalité qui est la sienne.
Car si Charlotte in Love est un magnifique hommage aux sœurs Brontë et à leur œuvre, en commençant par Charlotte qui donne son nom au titre, il ne faut pas perdre du vue que c’est l’histoire d’une rencontre improbable, d’un premier amour portée par deux adolescents que tout oppose… Comme il se doit dans les plus belles histoires d’amour de la littérature !