Changement de ton
9 ans ont passé depuis la fin de Même pas mort, Bellovèse a grandi et ses aventures ne sont plus celles d'un enfant qui court la forêt en quête d'exploits, mais bien celles d'un héros celte face à la...
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le 1 juin 2015
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Jean-Philippe Jaworski a abandonné le vieux royaume et nous replonge dans la Celtique de Même pas mort. Ce qui ne change pas, c'est son souci des mots, des détails et des précisions historiques dans un genre qui d'habitude s'autorise de nombreuses incohérences ou un total détachement par rapport au monde réel. L'onomastique, la toponymie, le vocabulaire de la chasse ou de la guerre, tout nous rapproche de ces musées si fournis dans les pays du Nord (musée de Copenhague) plein de trompettes à tête d'ours ou de corbeaux et si pauvres dans notre pays.
Car il y a une recherche évidente et noble dans l'écriture de Jaworski : ce qu'il souhaite, c'est recréer un pays disparu avec ses coutumes, ses rites, ses hommes et surtout, ses légendes qui prennent vie grâce au pouvoir de la fantasy. C'est la différence principale entre ce roman et un autre roman historique qui parlerait de la Gaule anté-romaine.
En créant de toutes pièces une histoire, il peut laisser libre court à son amour de la forêt et de son champ lexical. En inventant ses deux héros orphelins, il peut broder toutes ces péripéties qui semblent parfois futiles car enfantines mais qui débouchent parfois sur l'horreur ou la légende.
Dans ce deuxième tome, on a à nouveau l'impression que la forêt est un temple, que les maisons des hommes sont faibles face aux ombres de la nuit, que les dieux sont à l'écoute, juste sous la mince couche de terre qui nous sépare de leurs demeures.
La guerre y est bien plus présente que dans Même pas mort, avec des scènes de combat jouissives mais moins drôles. Bellovèse, devenu plus vieux, est un héros respecté qui a femme et maîtresse cachée. Deux petites filles qu'on ne voit jamais. Il a gagné en ruse et en compréhension de son destin... ou du moins la situation impossible dans laquelle il se trouvait dans le premier tome s'est dénouée.
Je pense que si le roman m'a autant plu, c'est par sa facilité narrative, bien moins compliquée que celle du premier dans lequel les trois jours hors du temps permettaient à l'auteur de créer des boucles temporelles enchâssant les récits les uns dans les autres.
Néanmoins, la dimension magique et rituelle qui était si belle et si profonde dans le tome 1 (notamment avec les Gallicènes ou avec la Vieille Forêt et le personnage du Forestier) m'a manqué. Heureusement qu'il y a un formidable récit de la Guerre des Sangliers par un roi celte dans la nuit pour recréer cette magie qui m'avait enchanté à la lecture de Même pas mort.
Jaworski est en train d'exploser et de devenir un des grands auteurs de fantasy à suivre aujourd'hui. Pour les amoureux des mots et des combats, des Gaulois et des légendes, de l'art de raconter et de l'art de lire.
P.S. : Pour les curieux : https://www.youtube.com/watch?v=6Wv6OSPv3sU
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Créée
le 31 mai 2015
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