Roman de Edward S. Aarons qui appartient à la série Sam Durell dont les titres originaux commencent tous par "Assignment- quelque chose". La série commence par Assignment-To Disaster publié en français sous le titre "le cyclope exorbité" (déjà commenté sur SC). C'est vrai qu'un titre commençant par "assignment- xxx", c'est-à-dire "Mission xxx" est tellement galvaudé qu'il fallait bien trouver quelque chose d'autre. De plus pimenté.
Alors, bon, chausse-trape ! J'étais persuadé qu'il y avait une faute d'orthographe dans le titre avec un seul "p" à trape. Et je me disais in-petto, "bon sang, ils auraient quand même pu vérifier avant de publier une ânerie". Puis mon Larousse (ce bouquin auquel je me réfère mieux qu'à une Bible) m'a appris que le mot "chausse-trape" existe bien, signifie "un type de défense avec des pieux camouflés" mais signifie au figuré "Ruse destinée à tromper quelqu'un".
Et voilà le Jean, croyant tout savoir, le nez dans le caca. Encore heureux que je n'ai pas fait une digression sur les fautes d'orthographe dans les titres…
Donc, on est bien avec "chausse-trape" d'autant plus que c'est bien le cas dans le roman.
Maintenant "Salangap" : ce n'est pas la peine de prendre le dico, cette fois. Salangap est une petite île au large de la Chine, gorgée de pétrole. Non, ce n'est pas la peine de prendre le dico, car Salangap est une île imaginaire où le gouvernement pro-américain de Bakitra, la capitale, imaginaire elle-aussi, est en lutte contre le Xu Bhien, un mouvement pro-chinois (communiste, évidemment) commandé par un colonel Trang, qui veut investir le pays pour le débarrasser de cette clique capitaliste, pourrie et vendue aux américains, etc etc. Ah, oui, j'ai oublié de préciser qu'on est en 1960… Et non, personne n'est intéressé par le pétrole dont regorge l'île, cela va de soi.
Justement, le consul américain vient de se faire assassiner par un sympathisant du mouvement et Sam Durell, de la section K de la CIA vient enquêter pour débrouiller ce qui paraissait simple au premier abord mais qui finalement devient vite un vrai sac de nœuds.
Au milieu de ce sac de nœuds, il y a cette fameuse Hélène (Helene dans le titre original) qui est une chinoise aux yeux bleus, son père étant américain, qui joue un jeu très trouble. C'était écrit.
J'ai déjà dû le dire dans une autre critique, Sam Durell, c'est l'espion, héros de toutes ces aventures de Edward Aarons, toujours en mission contre ces gens de derrière le rideau qu'il soit soviétique ou ici chinois. C'est le héros besogneux, qui pour résoudre les affaires, a l'art de tomber dans un piège, toujours inattendu et vicieux, tendu par ses adversaires. Comme il y a 42 épisodes, bien sûr, on imagine qu'il va toujours pouvoir s'en sortir.
Et c'est aussi l'espion romantique. Je ne dirais pas "cœur d'artichaut" à la James Bond puisqu'il est en "mains" avec son épouse Deirdre Paget restée au pays mais toujours présente en esprit. Simplement, il accepte de prendre en compte une dimension romantique de l'adversaire qui ne lui simplifie jamais la vie. Bien entendu.
Bon roman d'action et d'espionnage