Que voilà un plaisant roman de fantasy.
Nominés pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires, c'est le deuxième roman de la sélection auquel je me frotte, après Les Furtifs d'Alain Damasio.
Pas de round d'observations dans ce récit de fantasy militaire, qui commence directement par une bataille entre les soldats du Bleu-Royaume et leurs voisins "barbares". Le rythme du récit, dès lors, ne se démentira plus même s'il n'est pas fait (et heureusement !) que de combats.
Nous suivons au fil de ces pages les péripéties d'une légion de soldats réguliers, affectée à la surveillance d'une ville menacée par un phénomène d'origine inconnu (et des créatures qui le sont tout autant), mais probablement d'origine magique.
L'immersion dans la vie de cette légion va permettre de partager leur (pas toujours) franche camaraderie, leurs tracas et querelles, leurs pertes aussi. L'écriture, très juste, rend les personnages extrêmement attachants et très humains, tant dans leurs défauts que leurs qualités.
L'ambiance est réellement très prenante (j'ai dévoré ce roman), les scènes de batailles ou d'escarmouches très graphiques, et très crédibles du point de vue martial (en tenant compte des spécificités de la fantasy, comme la magie par exemple).
Chevauche-brumes m'a fait penser à plein d'autres œuvres, de fantasy ou non, à sa lecture. D'abord et surtout aux écrits de Glen Cook : La Compagnie Noire pour le côté frères d'armes des légionnaires et les dialogues savoureux entre eux, Les Instrumentalités de la Nuit pour le phénomène et les créatures auxquels ils sont confrontés et comme le laisse aisément (j'espère) deviner le titre de cette critique, le film Starship Troopers, pour le côté horde grouillante et protéiforme de leurs adversaires.
Un patchwork d'influences réussi, pour un premier tome, et un premier roman de haute volée !