Dans un futur proche, les hommes utilisent des animaux génétiquement modifiés comme armes de guerre, dont Rex, qui est un bon chien.
Ça commence comme de la SF militaire. Une escouade de biomorphes dirigée par un colonel taré est envoyée en pleine jungle d'Amérique centrale pour lutter contre des guérilleros. On est pas loin du début de Predator, mâtiné d'Apocalypse Now (référence d'ailleurs citée et assumée par l'auteur). Le livre quitte toutefois rapidement les champs de bataille et se montre plus subtil que cette entrée en matière virile et velue ne le laisse croire.
Fuite, procès, prison...nous suivons le questionnement existentiel de Rex au gré de son parcours. L'animal prend peu à peu conscience de sa liberté de mouvement et de penser. Est-il un bon chien oui ou non ?
Chiens de Guerre explore et interroge sur de nombreux sujets tels que l'utilisation des nouvelles technologies, le transhumanisme, la cohabitation entre espèces, les rapports hiérarchiques et la soumission aux figures d'autorité, les droits des autres (IA, animaux, non-humains,...) et leur intégration dans la société...
Toutes ses pistes de réflexion sont très intéressantes tout en restant hyper accessible, Chiens de Guerre ne sombrant pas dans la Hard SF nébuleuse. L'écriture est fluide et ça se dévore rapidement. Je regrette toutefois que le langage lors des chapitres centrés sur Rex soit souvent simpliste et répétitif, le chien étant plutôt (Pluto ?) limité intellectuellement, pour rester poli.
Chiens de Guerre ne révolutionnera pas le genre. La faute à une histoire assez classique peut-être ? On en retiendra les thématiques, mais pas forcément l'intrigue ou les personnages. Cependant cette première lecture d'Adrian Tchaikovsky était passionnante, m'a fait réfléchir et me donne envie de lire ses autres livres.