Ce roman, qui s’apparente à un très long rêve, se lit non pas pour l'intrigue mais pour l'ambiance qu'elle dégage. Elle est douce, et évoque une vision floue qui rend la réalité inaccessible. Le personnage principal est un spectateur plutôt impassible face aux détails et aux événements qui semblent, bien que plus subtils, tirés de l'imagination de Boris Vian. La lecture donne la sensation d'avancer dans du coton, et bien que Mr Okada a l'air parfois déterminé à résoudre certaines énigmes, il se complait cette atmosphère, face à ces rencontres et ces incompréhensions. Comme nous, lecteurs, finalement, qui préférons sans doute vivre cette histoire plutôt que de la terminer.