Epaississeur d'univers

Ces chroniques, composées d'une dizaine de nouvelles, sont en réalité un complément utile au premier opus du cycle de Majipoor. Dans le sens où elles apportent un supplément de consistance à la planète géante éponyme. Et permettent une lecture plus fluide du "Château de Lord Valentin", sans que le déroulement linéaire de la quête du Coronal indûment déchu ne soit perturbé par une quantité d'apartés historiques et géographiques. Procédé habile s'agissant d'un cycle basé sur une planète Univers, et qui évite ainsi d'interminables passages descriptifs, comme on peut en trouver s'agissant d'Omale, par exemple.

Ces nouvelles permettent donc au lecteur de s'imprégner un peu mieux de l'atmosphère si particulière de Majipoor, mais n'ont évidemment pas le même souffle épique que le premier opus, même si elles présentent une variété intéressante en termes de personnages principaux, de lieux de déroulement et d'époque. Comme à chaque fois que je lis un recueil de nouvelles, je leur ai trouvé plus ou moins d'intérêt selon les cas : j'ai notamment beaucoup apprécié la première d'entre elles "Thesme et le Gayrogh", "Le désert des rêves volés" et "Une voleuse à Ni-moya". Mais force est de constater que la cohérence de l'Univers de Majipoor est maintenue et même renforcée. Et que l'ensemble est de très bonne facture.

Terminons en ajoutant que le procédé imaginé par l'auteur pour relier ces nouvelles entre elles est astucieux, et qu'il introduit subtilement le troisième opus de la série, dans lequel on devrait retrouver une narration plus conventionnelle pour le genre de la fantasy.