Chroniques martiennes par Nanash

Encore une fois, les rééditions ça a du bon. La préface de l'auteur, écrite récemment, nous donne son point de vue des décennies après la rédaction des nouvelles. Ray Bradburry se pose la question de la classification Science-Fiction de son recueil de nouvelles. En effet malgré le lieu de l'action tous les récits parlent des hommes, de leur nature et de l'humanité.

Chronologiquement on suit les multiples arrivées sur Mars, la "colonisation", les rapports avec l'autochtone jusqu'à la fin tragique en démêlant autant le militarisme que le racisme ou la robotique et j'en passe. Effectivement, c'est fort touffu pour un petit recueil de 300 pages en poche.

Est-ce la relative concision des nouvelles ou bien un parti prit de l'auteur mais je ne crois pas m'être attaché réellement à un personnage. Le centre du livre ou plutôt les centres se sont les thèmes abordés et leur diversité, alors d'anticipation oui, de pure science-fiction surement pas. Le postulat n'est pas franchement nouveau, l'homme reste l'homme, vecteur de la destruction de son environnement, sciemment ou pas. Mars, la planète, représente autant la fuite que l'oubli, le pardon ou la rédemption (évidemment impossible).

L'ambiance de Mars telle que retranscrite est subtile, Bradburry parle de poésie dans sa préface, je ne pense pas qu'il bascule jusqu'à là malgré toute la mélancolie qu'il fait passer par son style doux et empathique avec ses personnages.

Encore un classique de SF qui mérite son titre, 8/10.

PS: Notez que je ne l'aurais peut-être pas lu sans la mort de l'auteur et donc la multitude de bouquin dans le "Relay" de l'aéroport de Nantes et l'impossibilité de lire mon ebook pendant le décollage et l’atterrissage. N'attendez pas ce concours de circonstances ...