Je ne connais l'œuvre d'Agatha Chrisite et les aventures d’Hercule Poirot qu’au travers d’adaptations télévisées ou cinématographiques. Cette première lecture de l’année est donc une totale découverte dont je ressors enchantée !
Tout d’abord, j’ai aimé la façon dont l’enquête se dessine dans un roman coupé en trois parties qui rappellent la forme d’un procès. Ainsi la première partie se concentre sur l’audition des différents acteurs du procès et la rencontre des témoins présents sur les lieux du crime, la deuxième constitue le récit écrit de chacun des témoins et la troisième partie vient tirer les conclusions et amener le verdict.
Ensuite, c’est l’aspect psychologique auquel s’intéresse Poirot qui est captivante. En demandant aux témoins de rédiger par écrit le récit des événements passés tels qu’ils se les souviennent, on comprend vite que le détective cherche à restituer une ambiance et des indices qui, par recoupement, lui permettront de déduire ce qui a réellement pu se produire. En effet, chacun y va de son petit détail, d’une certaine parole rapportée et nous fait revivre l’histoire de cinq manières différentes.
Enfin, parce que le thème de mois est « artiste », je ne pouvais pas faire l’impasse sur la réflexion très intéressante que l’histoire de ce peintre assassiné amène. Car lorsqu’il est pris par la réalisation d’un tableau, Amyas Crale apparait comme un être profondément égoïste qui ne vit que pour son art au détriment des sentiments de ses proches qu’il n’hésite pas à sacrificier sur l’autel de sa réussite. C’est ce comportement qui le rend si vulnérable et provoque sa fin.
Au final, ce ne sont pas les indices et rapports de polices d’époque qui vont venir nourrir les réflexions de Poirot, mais bien les menus détails dans le récit et les relations profondes qui unissaient les différents personnages au moment des faits. C’est bien, comme il l’annonçait dès le départ, l’aspect psychologique qui est au cœur de sa réflexion et c’est ce qui rend, à mes yeux, cette enquête particulièrement fascinante !