Cinquante Nuances de Grey, tu veux un bonbon ?
Comme les enfants : on sait que les bonbons ne sont PAS bons pour nous. On sait que c’est trop sucré et qu’au final ça nous laissera des crampes d’estomac et un goût acide sur la langue mais pourtant… on en mange et on en redemande.
Cette trilogie fait le même effet.
E.L. James nous livre une histoire sirupeuse, écœurante de mièvrerie. Où nous sommes pris de pulsions meurtrières envers cette candide Ana Steele. Dénuée de bon sens, indécise, rageusement belle. –glups un bonbon de plus. Qui tombe sur un dieu vivant de l’amour. Richissime milliardaire beau, sexy, re-beau, rebel aussi (oui, c’est en plus un bad boy). – Hop encore un bonbon. Ils s’aiment, se le disent toutes les 3 pages, s’engueulent, se re-aiment. –Je sens que mon estomac commence à me lancer.
Et tous les deux vont, oh surprise, se marier et avoir beaucoup d’enfants. –Je déglutis.
J’en viens à penser que ce livre n’a pas été écrit pour des mamans désireuses d’entrevoir de joyeuses alternatives au missionnaire. Il a plutôt été composé pour affoler les midinettes. Les trop vieilles pour avouer aimer Twilight mais encore trop jeunes pour trainer dans les rayons de littératures érotiques.
Ces mêmes midinettes qui ont grandi avec les princesses Disney.
Adieu « Prince Charmant », bonjour « Prince Violent » !
Toujours riche, toujours beau, toujours éperdument amoureux de sa princesse, il vous promet de passer une éternité plus que sympathique. En plus de regarder ensemble vos jolies petites têtes blondes batifoler dans les champs de fleurs au soleil couchant, vous vous ferez prendre comme des petites salopes et vous aimerez ça.
Bref, dans le 3e tome, j’en suis toujours au point de plonger la main dans ce paquet de bonbons pour me resservir. Bouchée, après bouchée, je mâche, j’en ai plein la langue, c’est poisseux, ça colle, mais il faut que je sache la fin.
J’attends le retournement, l’élément véritablement déclencheur.
Je replonge la main… puis plus rien.
J’ai fini le paquet. J’ai mal au ventre. Je viens d’ingurgiter 1200 pages de guimauves suintantes moins acidulées que ce que promettait le paquet. Tout ça me laisse un arrière-goût douçâtre dans la bouche.
J’ai avalé, j’ai apprécié, mais je n’aurais pas dû.