Sous le déguisement du récit de la vie d'une demi-déesse oubliée des récits mythologiques, que Madeline Miller nous présente comme discrète, différente et jugée trop sorcière et pas assez titanesque/ nymphe par sa famille, l'auteure narre l'émancipation et la prise en connaissance de soi à travers un exil, forcé certe, mais bénéfique. Aea, ce n'est pas simplement une ile, c'est un refuge, une maison, ou aucune divinité ne s'attarde trop longtemps pour observer le spectacle d'une femme qui, emprisonnée et seule, a enfin la liberté d'être elle-même. Pas seulement Circé, mais aussi pour d'autres femmes jugées trop récalcitrantes, punies par leurs puissants parents.
Ca, c'est la dimension féministe de l'histoire. Mais ce livre m'a surtout plu pour l'attachement qui se tisse entre Circé et le lecteur. Elle ne peut être plus humaine. J'ai tourné la dernière page avec la même sensation de paix qu'a ressenti Circé en prenant enfin sa vraie forme.