Plus qu'un livre, Severo Sarduy signe une expérimentation littéraire à la construction hétérodoxe, où toute linéarité et chronologie sont bannies.
Divisé en cinq chapitres qui cadencent les métamorphoses d'un protagoniste protéiforme aux contours incertains, l'auteur semble jouir d'une écriture qui ne prend aucune décision. Loin d'être un roman seulement loufoque, ce récit mêle érotisme, ascétisme, travestissement pour mieux imposer une écriture déroutante et carnavalesque.
Severo Sarduy théâtralise tous les repères narratifs, masque les situations, délite les identités pour mieux nous transmettre ses questionnements sur l'opposition entre être et apparence.
Cobra joue avec exubérance la carte de l'artifice et du simulacre si spécifiques au néobaroque de Sarduy. Un délice de délire littéraire d'une structure étonnamment travaillée.