Mon 1er Stephen King, je l'ai découvert l'année dernière par la lecture de "Le Fléau", livre que j'avais particulièrement apprécié. J'ai donc acheté un deuxième Stephen King, complètement au pif, voir si l'auteur me plaisait de manière générale (ce qui aurait été assez cool, parce que dans ce cas j'aurai eu 300 livres de lui à lire).
C'est donc tombé sur Coeurs perdus en Atlantide. En fait, sous un saupoudrage de science-fiction intelligemment dispersé, il s'agit ni plus ni moins d'un documentaire sur les années 60. La science-fiction est un prétexte à l'histoire, n'ayant pas d'utilité en soi que de nous faire rester et continuer à lire pour en apprendre plus.
C'est d'ailleurs très bien foutu: au début, on reste pour l'aspect SF, diablement intriguant, et l'on passe peut-être plus rapidement sur les descriptions de quartiers ou d'ambiances. Puis, à la fin de la première histoire, on se prend à rester justement pour ces descriptions, pour ressentir cette atmosphère si spéciale des sixties.
Je ne suis cependant pas bien sûr d'avoir compris le sens (s'il y en a un) du livre. On ressent une évidente nostalgie de King à l'évocation de cette époque, plus simple, moins angoissée, et tout aussi hypocrite que la notre.
On sent aussi un jugement assez fort de l'auteur sur cette génération finalement pire que les autres: elle fut brièvement magnifique le temps d'une courte révolte, puis s'en fut mettre son costume pour aller bosser et s'acheter sa nouvelle bagnole comme les autres (toute analogie avec mai 68 en France serait totalement fortuite, bien entendu).
Quoi qu'il en soit, c'est un livre que je conseille, même s'il sort des sentiers habituellement battus par King.