Ils s’apprécient plus ou moins, mais tuent le temps ensemble. Entre deux entraînements de natation, ils squattent chez Greg. Greg a de l’argent, une grande gueule et la tête près du bonnet. Il saoule tout le monde à jouer les gangstas mais c’est lui qui a la collection de pornos. Bien plus intéressante que les cours. Alors, la Bouée s’occupe de piquer des ordonnances à son père pour fournir un justificatif à chacun. Nicky et Vicky, les frangines peu farouches, rejoignent la bande.
Un soir, tandis que Nicky et Dany se laissent aller sur la banquette arrière, Greg perd le contrôle du véhicule. La voiture est un véritable aquarium, ils sont tous trop défaits pour mesurer les conséquences de ce qu’il vient de se passer. Un mort. Assumer ses responsabilités ou prendre la tangente ? Seconde option, inutile de discuter, même si pour certains, la décision est plus difficile à prendre.
Ça commençait plutôt bien.
J’ai d’abord pensé que les propos des personnages, violents, vulgaires, étaient indispensables pour les cerner, pour transmettre l’ambiance. Passé le premier tiers du livre, je me suis mise à douter. N’aurait-on pas pu exprimer les mêmes choses dans un langage un peu plus soutenu ? À la moyenne de trois termes abjects par paragraphe (j’exagère à peine) s’ajoutent la syntaxe bancale et de longues tirades du narrateur, sans intérêt. Était-il nécessaire de dresser, mine de rien, un portrait outrancier d’une gamine de 14 ans ? Je ne citerai aucun passage ni ne détaillerai le texte pour ne choquer personne. Le roman repose finalement sur l’apathie de cette triste jeunesse, mettant tellement de côté l’accident survenu au premier chapitre qu’on en vient à l’oublier.
D’autres (Florian Zeller, Lolita Pille) ont mis en scène des personnages désaxés avec brio. La déchéance haut de gamme. Ils leur ont donné une consistance, ils ont donné un but au lecteur. Mon seul but, ici, était de terminer le bouquin. Plus détestable qu’American Psycho et nettement moins bien écrit.