Comme deux gouttes d'eau par Aunbrey
Ça faisait un petit moment que je voulais lire ce livre et j'ai enfin trouvé le temps de faire ça, le soir, avant de me coucher. Le moment était parfait. Thriller à tendance psychologique, lu le soir au calme, tout était fait pour que cette histoire m'obsède.
Je dois avouer que l'idée de départ bien biscornue m'a conquise dès les premières pages. Sosie poignardée. Aucun lien de parenté. Une ressemblance troublante. L'inspecteur Cassie Maddox va donc prendre la place de son double au sein de la communauté dans laquelle elle vivait pour découvrir qui l'a tuée. Cette histoire d'infiltration était tirée par les cheveux, un peu invraisemblable et carrément excitante. J'ai senti une certaine fébrilité m'envahir à l'idée de découvrir ce groupe de jeunes décrits comme si différents, si soudés, si proches les uns des autres. Lorsque Cassie a infiltré Whitethorn House, j'étais intriguée. Je voulais en savoir plus sur eux et pourquoi avais-je le sentiment qu'ils étaient intemporels. Au tout début, on ne se rend pas vraiment et réellement compte de combien ils sont « étranges », et ce terme n'est probablement pas adapté. Ils sont intemporels. Hormis le fait qu'ils n'aient pas de télévision, qu'ils vivent tous les quatre ensemble, formant un cercle très fermé, qu'ils partagent tout, ils ne semblent pas plus « bizarres » que ça. Néanmoins, une impression persiste, une sortie de bulle ou de mur infranchissable entre eux et nous, lecteurs. On n'arrive pas à comprendre totalement ce qui les unit et ce, même lorsqu'on en apprend un peu plus sur les personnages, même lorsqu'on finit par comprendre ce que cette maison et cette communauté représentent pour eux. On comprend mais on a toujours le sentiment d'être un élément extérieur à l'histoire. A aucun moment, on ne se sent réellement proche d'un des personnages, à tel point qu'on puisse s'identifier à l'un d'eux.
Au fil de la lecture, on se rend compte que ce groupe si indivisible au départ est en tain d'imploser. Ils s'auto-détruisent et se détruisent entre eux. Le silence et le secret les rongent tous à l'intérieur et même le « leader » n'est plus en mesure de les contrôler. Leur histoire est très intéressante pour étudier la dynamique de groupe. Plus on en apprend sur eux et sur ce qui s'est passé entre eux, plus on réalise qu'il y a des failles. Et c'est exactement ce qu'a fait Cassie Maddox. Une sorte de diviser pour mieux régner et dans ce cas-ci, connaître le fin mot de l'histoire.
Lorsqu'on s'aperçoit que Cassie commence à s'investir (un peu trop) émotionnellement, comme envoûtée par l'univers, le cocon formé par les quatre, on se demande à quel moment va-t-elle basculer et s'imprégner tellement de son rôle et de son personnage qu'elle va finir par dire « je » en parlant de Lexie, qu'elle va finir par s'inclure dans le groupe et non plus se considérer comme un élément extérieur observateur, sensé recueillir des infirmations sur le meurtre. Elle en est vraiment à la limite. Parfois elle dépasse cette limite mais finit toujours par retrouver ses esprits à temps, qu'elle n'est pas hors de danger.
Le seul point négatif à mentionner, et encore, ce n'en est pas réellement un, c'est un détail qui reste en tête, auquel on n'a aucune réponse alors qu'il est évoqué plusieurs fois au cours de l'histoire, c'est l'affaire Vestale. Cette affaire qui aurait changé Cassie. Même à la fin du roman, on ne sait toujours pas ce qui s'est passé, on ne sait toujours pas comment et en quoi cela a affecté C. Maddox, ce n'est jamais expliqué. C'est dommage parce que j'aurais aimé en savoir plus. Ça aurait certainement permis au lecteur de comprendre encore mieux les motivations de Cassie, de comprendre ce qu'elle a vécu. C'est laissé en suspend, comme irrésolu, ça trotte dans la tête tout au long de l'histoire.
Donc globalement, c'est une très bonne lecture. Obsédante, on veut savoir le fin mot de l'histoire. Des personnages atypiques et atemporels. Des secrets lourdement cachés, avec les conséquences que cela implique. Une histoire qui se passe en Irlande (ça, ça fait plaisir !). Un très bon moment passé.