I shot the legend
Le reggae n'est pas du tout un style que j'écoute, en dehors de un seul titre de Jimmy Cliff et quelques chansons de Bob Marley qui sont sympas, ça s'arrête là et justement, voila qu'en ce début...
le 17 févr. 2024
3 j'aime
Le jeudi 9 mai 2024 marqua un gros coup pour les amateurs de films de séries B : le réalisateur et producteur Roger Corman nous quitta à l'âge de 98 ans, laissant derrière lui 76 ans de carrière dans le cinéma, en commençant tout en bas de l'échelon en tant que coursier à la Fox ( avec un diplôme d'ingénieur en électricité ) avant de commencer à travailler dans son bureau afin de faire ses films et assez vite se faire remarquer en tant que réalisateur du haut de ses 29 ans avec Cinq fusils à l'ouest en 1955 qui rencontrera son succès à l'époque et cela avec pourtant une méthode " à la Corman " : un budget minuscule et un tournage durant à peine une semaine.
Avec les années, il deviendra un personnage important pour beaucoup de personnes du cinéma et en 1990, il décide qu'il est grand temps de dévoiler comment s'est fabriqué sa carrière avec son autobiographie, réédité en 2018 : Comment j'ai fait 100 films sans jamais perdre un centime.
Comme brièvement expliqué, ce livre raconte l'intégralité de sa vie, l'histoire du gamin né à Détroit en 1926 n'étant pas forcément destiné au cinéma mais pour qui cela deviendra une passion et, avec le coup de pouce du daron qui avait un ami bossant à la Fox, va se lancer lui aussi au milieu du 7ième art sans imaginer une seconde que cela allait basculer son existence.
Roger Corman est tout le temps perçu comme un producteur de films qui se fout pas mal de ce qu'il produit, pendant longtemps, j'ai cru cela également, je l'admets, mais il aura suffit de sa disparition et d'apprendre surtout l'existence de son autobiographie et à quel point il était important pour tant d'acteurs et réalisateurs, pour que je décide de laisser cette idée reçue derrière moi en prenant ce livre et qu'es-ce j'ai passé un agréable moment de lecture.
Épais d'environ 400 pages et édité par Capprici, le livre de Roger Corman est une véritable mine d'informations sur sa vie et sa carrière, remplie d'anecdotes de ses très nombreux tournages, de ses nombreuses rencontre avec des jeunes talents qui deviendront les monuments actuels : Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, James Cameron, Jack Nicholson, Bruce Dern, Dick Miller, Jonathan Demme, Joe Dante... tous ont éprouvé avec le temps une profonde reconnaissance envers Roger Corman.
La manière d'écrire de l'auteur est très fluide et dévoile bien sa personnalité hyperactif, il ne manque jamais de parler de tournages qui se sont parfois montré compliqué ( tournage parfois sans autorisation, grosse galère à géré des Hells Angels sur le tournage des Anges sauvages... ) ou bien ceux qui ont eux une excellente ambiance malgré la rapidité de leur durée et comment il percevait le regard des autres à son égard.
Reconnaissant sans problème l'aspect fauché de ses productions, Roger Corman se défend pas mal sur son aspect économe en disant par exemple que le fait de réutiliser certains décors était selon lui faisable ( et un moyen de réduire les couts du budget ) si cela avait raccord avec le film qu'il s’apprêtait à faire comme ce fût le cas sur son cycle centré sur les oeuvres de Edgar Alan Poe, auteur l'ayant marqué dans l'enfance.
Mais il dévoile aussi pas mal de ses astuces qui peuvent facilement faire sourire, que ce soit la fabrication d'un monstre pour un film d'horreur, à quel endroit il trouvait des bagnoles pour des séquences, ect, c'est souvent intéressant et improbable.
Durant toute la lecture, nous avons le droit aux nombreux témoignages de personnalités du cinéma ayant côtoyé ce chère monsieur pour appuyer ses paroles et cerné sa personnalité et tous disent du bien de lui : passionné par ce qu'il fait, gentil, se servant de certain films pour évoquer ses idées en lien avec des sujets brulants mais ce qui marque le plus ceux qui connaissent Roger Corman, c'est son aspect radin assumé et son obsession à faire gaffe à la thune, craignant souvent de faire les conneries des grosses productions et aussi à quel point il était tout le temps ouvert pour aider n'importe quel jeune débutant à démarré sa carrière derrière ou devant la caméra.
Il est aussi beaucoup question de son rapport avec la production et de sa façon de concevoir des budgets pour les films, c'est très intéressant également mais il faut s'accrocher pour comprendre, c'est pas forcément compréhensible pour tous car il est beaucoup question de négociation et autres.
Il y a tout le temps aussi des passages sur ses ambitions à faire connaitre le cinéma européen qu'il apprécie aux États-Unis et essayer de faire marcher ces films, ce qu'il parviendra à faire souvent.
Et chose qui fait plaisir, il fait très peu allusion à un mode de vie extravagant fait de tonnes de maisons à lui, ayant une vie personnelle très simple avec sa femme et ses quatre enfants.
Comment j'ai fait 100 films sans jamais perdre un centime est un livre vraiment passionnant, que l'on ai une mauvaise image ou pas de Roger Corman, sa disparition à surpris plus d'une personne et nombreux doivent être ceux qui, comme moi, connaissant pas vraiment l'histoire de ce monsieur et son importance.
Et bien avec ce livre souvent intéressant et drôle de part l'aspect atypique de son auteur, on comprendra mieux pourquoi il laisse un énorme trou pour beaucoup d'artistes talentueux dans le cinéma américain.
Créée
le 13 nov. 2024
Critique lue 4 fois
Du même critique
Le reggae n'est pas du tout un style que j'écoute, en dehors de un seul titre de Jimmy Cliff et quelques chansons de Bob Marley qui sont sympas, ça s'arrête là et justement, voila qu'en ce début...
le 17 févr. 2024
3 j'aime
J'ai fait partie de ceux qui ont adoré le Charlie et la chocolaterie de Tim Burton sortie il y a 18 ans et son univers garnie de couleur que ce soit dans ses décors sucrés ( et pas trop conseillé aux...
le 19 déc. 2023
2 j'aime
Les triplettes de Belleville, cela faisait longtemps que je connaissais ce film que de titre et d'affiche mais, sans savoir pourquoi, je suis passez à côté un bon nombre de fois alors que pour tant...
le 8 nov. 2023
2 j'aime