Ce livre parle de la jouissance comme un bourgeois parlerait de la pluie lorsqu'il sors d'une boulangerie et qui a les moyens de se prendre un taxi pour éviter la pluie, allant donc de sa jouissance pour convoquer la beauté du son de la pluie qui toquerait sur la vitre d'une belle Audi Q3 noir en route vers une avenue romantique. Laissant ainsi, l’expérience concrète de la pluie, sur le bord de la route.
Car la question du jouir et du plaisir de manière générale tend forcément à des questions politiques, qu'elle ne répond pas. Et puis avant même d'aimer les livres, il faut avoir pris gout à ça, ce qui passe par des questions encore plus complexes. Rien de tout ça ici, elle préfère se concentré sur une expérience de plaisir-type de cas de lecteurs, presque sensationnaliste, en convoquant souvent le fantasme et une forme de fétichisme sur des sujets du jouir et du plaisir qui normalement, eux, devraient au contraire être plus concrets.
Et puis, l'idée de sexualiser le plaisir de la lecture en parlant tout de suite de jouir comme si tout devrait être sexualisable de la même manière est un peu trop facile à mon sens. Tout en sachant que si demain je lui fait des lettres d'amour, ce sera sans doutes la première à y voir une agression, justement car le jouir et le plaisir comporte des questions politiques, de moments, d'intime, de classe, de consentements et j'en passe, qui sont liés à la question du plaisir.
Je trouve également contradictoire de vanter les bienfaits du plaisir de la lecture et des livres, mais le tout, en le faisant sur un livret qui compte à peine 32 pages. Je veux dire... Si j'aime Dieu, j'en fais une bible, j'en fais pas une table des matières.