Comte Zéro - La Trilogie Sprawl, tome 2 par Koubo
Je viens de finir 'Count Zero', la suite du cycle historiquement considéré comme fondateur du genre Cyberpunk, entamé avec 'Neuromancer' se concluant avec 'Mona Lisa Overdrive'.
Enormément de scènes, d'idées, m'ont paru bizarrement réchauffées ou familières. On touche en effet avec ce livre à ce qui sert de base littérale à tout un édifice de culture "cyber". Dévié depuis en de multiples branches, mais partageant toutes les mêmes préoccupations, citant les mêmes origines, invoquant les mêmes dieux et démons révélés originellement par Gibson dans ses livres, plus ou moins habilement, on est tout de même en terrain désormais conquis.
Le simple exemple de la visite d'une station spatiale abandonnée, squattée par des hackers renégats devenus gâteux mystiques « parlant aux Dieux du Réseau (appelé 'Matrice'...) » fait écho à tant d'images, vues, lues, revues dans la BD, le cinéma, la littérature ou l'animation (au hasard, le final de l'épisode 'Bohemian Rhapsody' de Cowboy Bebop) que j'avais l'impression de me balader dans une galerie de clichés.
Ces clichés qui n'en étaient pas encore ne sont en réalité que les ébauches de ce qui allait devenir le vocabulaire du cyberpunk.
Je découvre mes racines dans ce bouquin. Les racines de mes fascinations, de mes délires utopiques connectés, de ce qui nourrit en toile de fond mon imaginaire depuis que j'ai vu ce petit rectangle de 160×200 pixels changer de couleur par la simple injonction d'une ligne de code entrée dans mon fidèle CPC 464 en cet été 1987.
Mais qu'est-ce que le mot "Cyber" paraît désuet désormais...