Confession d'un masque par Mr_Kir
Confession d'un masque est un de ces livres qui laissent derrière eux une impression trouble. Quelque chose qui reste encore après la dernière page et flotte en nous comme les légères effluves d'un parfum. Quelque chose d'impossible à toucher, que l'on sent à peine mais qui est bel et bien là.
Cette sensibilité diffuse, c'est celle que Mishima a réussi à faire passer à travers son histoire. Une histoire simple, en grande partie autobiographique, où le narrateur raconte ses souvenirs d'enfance, d'adolescence, ses premiers émois sentimentaux... Ce sont des questions et des tiraillements perpétuels, une auto-analyse de presque tous les instants. Cela est écrit dans un style à la fois riche et clair. Au foisonnement verbal de certaines phrases fait écho un lointain dépouillement, pareil à celui qui peuple parfois les estampes japonaises. Sous des choses d'apparence légère se cache parfois une réalité plus profonde. Et inversement.
Là est sûrement le tour de force de l'auteur: avoir réussi à nous transmettre sa sensibilité dans ce qu'elle avait de plus complexe et de plus paradoxale dans sa forme la plus limpide.