Quatre femmes sont enfermées dans une même maison dans l'Amérique profonde pendant moins de 24h: une ancienne actrice franco-suédoise (alcoolique), une universitaire franco-américaine (divorcée), une écrivaine française élevée en Afrique (angoissée) et celle une autre universitaire afro-américaine (en colère) qui les héberge dans le cadre d'un colloque qu'elle organise sur la littérature féministe.
Avec une écriture très fluide, on passe d'une vie à l'autre et d'un souvenir à l'autre pour questionner le rapport à l'écriture, aux hommes, à la vérité, à la famille, à la réussite, à l'amour. Il ne se passe rien (aucun suspens) mais, étrangement, on ne s'ennuie pas. La langue est belle, les questionnements universels, les parcours vraisemblables, les interactions entre les personnages subtiles. L'auteure réussit cet exploit d'écrire sur les "non-dits", sur la pudeur entre femmes qui partagent beaucoup de choses mais se livrent difficilement aux confidences.
C'est un très beau roman qui a bien vieilli et m'a donné envie de découvrir les autres œuvres de Paule Constant.