Conscience contre violence par Kliban
Un extraordinaire portrait au vitriol d'un des fondateurs du protestantisme (Calvin), et de sa contre-image, l'un des premiers traducteurs de la Bible (Castellion). Religiosité contre humanisme, pavé à verser dans la mare de l'histoire de l'intolérance - ou encore : comment Genève devint sinistre.
N'ayant rien lu d'autre sur Calvin, je ne sais si le portrait est fidèle - il me semble trop à charge pour l'être, et les calvinistes ne reconnaîtront pas leur fondateur. C'est, pour autant, une grande apologie de l'ouverture tolérante, et une critique féroce des philosophes au pouvoir (ça n'a jamais été bon, n'en déplaise à Platon ou à Benoît Ratzinger XVI).
Grand plaisir à le lire, jubilation certaine face à une férocité de plume motivée par la date de l'écriture : l'Europe fascisante de 1936.
Resterait à rééquilibrer tout cela par une étude plus strictement historique - et si possible pas trop apologétique - de qui furent plus précisément Calvin et Castellion.
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