Maupassant est davantage connu pour le Horla et autres contes d'horreur.
Les Contes de la Bécasse m'ont pourtant davantage diverti. Il n'est pas question ici de récits destinés à suggérer l'angoisse ou exprimer les névroses de l'auteur.
Non, ce sont de courtes histoires qui trouvent leurs racines dans le terroir de l'hexagone du XIXème. Cette immersion dans l'essence d'une époque révolue est suffisamment bien décrite pour que l'esprit s'y laisse prendre et vagabonde au gré de ces personnages, agaçants ou émouvants.
Les descriptions ciselées de l'auteur nous entraînent dans des petites villes de province, voire de villages ou fermes isolées, au sein desquels la vie quotidienne suit son cours plus ou moins paisible.
La bourgeoisie, la paysannerie prospère, celle qui l'est moins, les pauvres hères trouvent ici une place de choix au sein d'aventures qui sortent un peu de l'ordinaire. Ici ce sera une affaire de séduction (on observe d’ailleurs une place de la femme bien différente d'aujourd'hui), là ce sera de confortables rentiers qui voudront s'acheter une progéniture qu'ils n'ont pu concevoir, enfin la guerre contre la Prusse honnie sera évoquée.
On retrouve cependant dans ce recueil un thème récurrent et éternel, l'amour. Qu'il soit unilatéral, partagé, forcé ou même tu, il est le moteur qui guide la vie entière d'êtres forts différents. Certes, l'argent y occupe une place de choix et le destin des gens y est lié de manière insécable. Il rapprochera ou divisera les êtres, selon les circonstances.
Parmi tous les récits qui peuplent les Contes de la Bécasse, combien feront sourire, frissonner ou compatir. Combien de tragédies, simples mais entières, verront l'amour conduire au trépas. Sous la plume de Guy de Maupassant, c'est l'humanité qui s'exprime.