Après avoir lu "Martin Eden", un roman dont le héros se souvient constamment de ses aventures dans les mers du Sud, j'ai prolongé le voyage avec ce recueil, publié en 1911.
Dans ces huit nouvelles nous partons pour les îles du Pacifique, des terres de rêve chargées de cocotiers, baignées par des eaux azuréennes riches en perles et en corail. Mais dans ce décor paradisiaque se déroulent d'âpres luttes pour la survie. London raconte les naufrages de marins courageux, la détresse des missionnaires livrés aux cannibales, les exactions de l'homme blanc, l'esclavage, et aussi les cyclones, ces colères de la nature qui transforment l'exotisme en enfer.
Dans la nouvelle "Maouki", on fait la connaissance d'un fils de chef, un insulaire fier, rebelle et tatoué qui mène un combat sans trève pour échapper à l'esclavage. "Le païen" relate l'indéfectible amitié entre un marin blanc et un indigène du Pacifique. Toutefois la nouvelle qui m'a le plus marquée est "La maison de Mapouhi". Elle raconte l'histoire d'un jeune Polynésien qui, ayant trouvé une perle d'une valeur exceptionnelle, veut l'échanger contre une maison tout confort bâtie par les Blancs. Mais lorsqu'un cyclone s'abat sur l'archipel, Mapouhi découvre que sa famille est sa véritable richesse. Le passage le plus palpitant est l'odyssée de la vieille Naouri, mère de Mapouhi, perdue en mer suite à la tempête.
De London j'appréciais surtout les récits du Grand Nord, mais c'est avec enthousiasme que je découvre la facette maritime de son talent. Ces histoires nous font naviguer des îles Salomon à Tahiti, en passant par les Fidji et les Samoa. Ce sont des récits fabuleux, pleins d'aventures et riches en informations sur ces terres des confins où l'auteur a bourlingué.