La folle tournée contrastée du communisme scientifique, électrique, musical et amoureux.
Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/15/note-de-lecture-corps-conducteurs-sean-michaels/
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le 15 janv. 2016
Deux ans après sa sortie aux États-Unis et au Canada où l'ouvrage fut reçu positivement, Payot et Rivages a traduit Us conductors de Sean Michaels, renommé Corps conducteurs. Un titre bien trouvé.
Cette biographie romancée reprend la vie de Lev Sergueïevitch Termen (1896-1993), plus communément connu sous le nom de Léon Theremin. Ingénieur talentueux, né en Russie, il vécut aux États-Unis avant de devoir revenir en URSS. Inventeur de génie, entre autres, du thérémine, cet instrument de musique au son si étrange, il croisa la route des grands noms du début du siècle.
Des quelques zones d'ombre qui entourent sa vie, Sean Michaels s'en empare pour livrer une histoire d'amour avec l'une des plus grandes joueuses du thérémine, Clara Rockmore, sur un fonds de gloire puis de déchéance, au service de la Mère Russie en tant qu'espion avant qu'elle ne l'accuse, ironiquement, de contre-espionnage.
Le livre propose donc tous les ingrédients d'une certaine recette un peu facile, mais convaincante. Et tout au long de la lecture, on ne peut que s'imaginer devant un film hollywoodien, avec telle star jouant Léon, telle héroïne incarnant Clara, ces histoires d'inventeurs maudits, d'espionnage, avec ce contexte rassurant des États-Unis, des années folles à la Grande dépression, et l'exotisme russe.
Il est légèrement regrettable que la fascination de Sean Michaels pour Léon Theremin dessert le rythme du livre, à trop vouloir appuyer sur ses années américaines et insouciantes. Il prend son temps, pour mieux préparer la chute, mais c'est artificiel, on sent le ressort narratif se préparer derrière. De plus, comme pour mieux s'emparer de cette personnalité, il lui ajoute différentes spécificités qui ne se justifient guère, et qui apparaissent peu crédibles, et ce avant même qu'il ne révèle les ajouts fictionnels à la fin de l'ouvrage.
Malgré tout, la lecture est entraînante, le personnage de Léon Thérémin est intrigant, scientifique, musicien par défaut, espion par obligation, esprit romantique mais sans sens pratique. Une figure de fiction et pourtant réelle, que Sean Michaels incarne dans sa biographie romancée. C'est un agréable livre, bien écrit mais dont on devine un peu trop les ficelles qui sous-tendent toute l'histoire.
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Créée
le 3 janv. 2019
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le 15 janv. 2016
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