Quand la musique est bonne...
Alors, oui, ce roman parle de musique. Et il en parle même drolement bien. Ca, c'est plutôt cool. On est pris par la passion du héros, on apprécie la description très vivante tantôt des concerts, tantôt d'un New York d'un autre âge.
D'un autre côté, le héros du livre, l'enfant prodige, est une grosse moule neurasthénique, à qui tout arrive tout cuit. Talent, chance, argent, réussite, amour... Il se pose là, devant son piano, et la corne d'abondance se déverse à ses pieds.
Alors autant dire que pour le suspense, c'est râpé. D'ailleurs, la fin du livre est plutôt une non-fin, l'auteur s'arrête une fois qu'on a compris le principe ("En fait, là, il va encore se balader, la gloire et les filles nues vont se jeter à son cou, et ça va recommencer. Mais bon, j'arrête d'écrire, j'ai fini mon dictionnaire des synonymes").
Ce qui est marrant, c'est que la plupart des autres personnages ont une vraie histoire, liée au F.B.I, à la fuite de la seconde guerre mondiale, à la condition noire dans l'Amérique du milieu du XXeme siècle. Mais le héros, non. Lui, il s'en fout de tout ça, il joue du piano, pépère. Et pas de chance, c'est de lui que le roman parle.
Donc bon, ça se lit bien, c'est distrayant, un petit peu instructif parfois mais pas trop. Mais y'a quand même rien de fascinant dans l'histoire de Claude Rawlings.