Personnellement, je n'avais jamais entendu parler d'Emile Zatopek. J'ai découvert avec surprise qu'on parlait d'un très grand champion, qui avait battu de très nombreux records dans les courses sur longues distances. Médaillé olympique, champion du monde, détenteurs de nombreux records, l'homme est pour le moins impressionnant.
Echenoz, pour reprendre Télérama, évolue dans son propre style où rien n'est inventé, mais qui n'est cependant en aucun cas une biographie. Donc un peu entre récit et roman, mais dans l'ensemble, une plume plutôt adroite, jamais lourde, parfois drôle et souvent juste. Le décor soviétique est bien représenté, on s'imagine dans un arrière plan en quasi permanence gris, triste, pour ne pas dire sordide. Mais comme le roman de Lola Lafont sur Nadia Comaneci, les privations ne sont manifestement pas problématiques pour une carrière de grand sportif. Ici, pas de coach sportif, ni de diéticien, ni de masseur, ni rien de tout ça. Et pour couronner le tout, le coureur a défrayé la chronique car il n'avait absolument aucun style, courait à l'encontre de tous les principes connus... comme quoi la victoire n'est qu'une question d'acharnement, de volonté et de perséverance.
Dans les petits côtés négatifs, je trouve que l'auteur dépeint le héros de manière un peu trop complaisante : toujours souriant, jamais déprimé, jamais dans le doute, un vrai rouleau compresseur. J'imagine que dans sa vie, de nombreux choix ont dû être quand même plus compliqués.