Ha quel plaisir de retrouver Platon après ne pas avoir pu lire ses dialogues pendant quelques mois. Quel joie de retrouver ce grand penseur nous amener à côté de son maître Socrate, qui va nous éduquer, non pas par des leçons qu'il nous force à apprendre, mais en nous prenant par la main dans le chemin du dialogue, dans la conversation philosophique. Le mot de philosophe, ami du savoir, prend tout son sens avec Socrate, nous ne sommes pas ici des conquistador du savoir, mais bien ses amis, et nous parlons, avec douceur, à son sujet.
Parler de la parole ... Pensé le langage, est ce seulement possible ? Dans un débat linguistique complexe sur l'origine des noms, Platon nous invite à réfléchir le sujet de la parole de manière plus générale. Évidemment, chacun verra sa façon de comprendre ce passage, passionnant ou pas ? Finalement, je ne garderai que l'aspect de finalité, qui m'apparait, personnellement, comme servant à montrer l'inaptitude de voir dans la linguistique une solution au problème de la parole. C'est intéressant, et peut être instructif, mais ça reste parler sur la parole, et donc nous sommes toujours dans ce cercle vicieux de la parole. Hermogène n'apparait donc que comme un relatif simple d'esprit qui permet à Socrate de prouver l'impossibilité que les noms ne soient basés que sur des conventions, il va de lui-même expliquer la thèse de Cratyle, son véritable rival dans le dialogue qui porte son nom. Certes cette introduction fait plus des deux tiers de l'ouvrage, mais au final, nous voyons se dessiner la théorie des formes. Platon amène les bases de son propre raisonnement et initie une réflexion sur la parole qui n'est pas prête de se terminer. On pourra cependant regretter la brièveté de la fin ainsi que la scène linguistique bien longue, qui semble pourtant être une blague, permettant, dans un humour développer particulièrement ironique, à Socrate de montrer les limites des thèses adversaires.