Résumé
Un récit qui médiatise les oppressions de race, de genre, et de classe subies par l'autrice. La construction du livre permet d'évoquer au fil de l'eau la pensée de Joy Harjo, qu'elle parsème de sa poésie, mais aussi d'une légitimation regrettable de croyances mystico-religieuses.
Détails
Le caractère intersectionnel du propos est le point le plus intéressant et pertinent du livre. La manière dont est évoquée la difficulté dénoncer les hommes d'une communauté opprimée - ici l'homme Indien - n'est pas sans rappeler les écrits de bell hooks à ce sujet. Ainsi, les différents types de violences masculines sont montrées, tout comme l'aliénation des femmes.
L'autrice développe également son histoire à travers son rapport à l'art et démontre comment il lui a permis, par petites touches, ou au contraire presque brutalement, de résister. Réistance également permise, sporadiquement, par l'aspect sororal qu'elle a pu trouver dans certains groupes sociaux. Bien que cela soit peut être un peu moins développé.
Enfin, le seul défaut du livre réside dans les multiples références aux croyances occultes. Je comprends l'intérêt de nous parler de la spécificité de son identité culturelle et raciale. Mais plus que des références, ces croyances sont explicitement citées comme des remèdes efficaces à des maux sociaux, ce qui est à mes yeux une manière de dépolitiser les causes et les antidotes de l'oppression subie.
7/10