Magistral !
J’avais tenté de lire une première fois cet ouvrage sans réussir à le finir en raison de son format peu pratique. J’ai donc pu réussir une relecture complète en vacances en l’embarquant en vacances,...
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le 19 août 2024
J’avais tenté de lire une première fois cet ouvrage sans réussir à le finir en raison de son format peu pratique. J’ai donc pu réussir une relecture complète en vacances en l’embarquant en vacances, et j’en suis vraiment contente.
Les thèmes abordés me passionnent particulièrement.
Déjà, il y a le rapport au christianisme, qui sous-tend la réflexion de chaque personnage. Que l’on soit pasteur, femme de pasteur ou leur progéniture, la question se pose : qu’en est-il de leur rapport personnel à Dieu, une fois seuls hors du temple ? Les femmes semblent seules avoir un rapport sensible à la religion, les poussant à se dépasser et pour Marion, la mère, retrouver sa vraie individualité tandis que pour Becky, la cadette, s’ouvrir à l’altruisme. Pour les fils de Russ, patriarche qui lui-même ne semble pas trouver Dieu aussi aisément que sa femme, il en résulte un double trouble dans leur identité face au P/p/ère. Clément, l’aîné est un pur rationnel et considère la religion comme un ensemble de “contes de fées”. Perry, lui, considère avoir loupé le coche et être voué à être un pécheur qui ne croit pas, et qui agit malgré lui de manière égoïste avec ceux qu’il aime.
Face à une absence de direction supérieure et une remise en question de l’autorité religieuse et patriarcale, l'un trouve son salut dans la violence martiale, reniée en bloc par le message du Nouveau Testament et par les prêches de Russ, l'autre s’enferme dans la drogue, échappatoire lui permettant d’abord d’apaiser ses pensées incessantes puis dans la découverte d’une nouvelle drogue, de “devenir Dieu” dans un délire mégalo.
C’est ce qui le poussera à la tragédie, et paradoxalement à la réconciliation ultime de ses parents.
Le thème de la “folie” et de l’hérédité est également traité en profondeur, avec le fardeau d’un père maniaco-dépressif que porte Marion, qui elle-même constate avec culpabilité que son fils Perry en a hérité.
Enfin, l'éternel conflit générationnel est bien sûr au coeur du roman, générant une ambivalence particulièrement chez Russ, qui désire ardemment une de ses paroissiennes, jeune veuve charmante qui n’hésite pas à lui faire du rentre-dedans. Elle représente un vent de jeunesse et de liberté auquel lui-même a du mal à se faire dans sa profession, dépassé par Rick Ambrose, pasteur aux méthodes moins conventionnelles qui plaît plus à la génération Vietnam et cheveux longs.
Pour résumer, ce livre est à nouveau un coup d'éclat de Franzen, qui est un de mes incontournables par la virtuosité avec laquelle il sait dépeindre des milieux différents à chaque nouveau roman, émaillés de personnages attachants et terriblement humains.
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le 19 août 2024
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