Cujo est un roman d'horreur écrit par un certain Stephen Edwin King , publié en 1981. Véritable phénomène culturel de ces quarante dernières années , bienfaiteur d'un Hollywood en quête de scénarios alléchants , Stephen King est sans doute avec George R. Martin - son ami - l'écrivain américain le plus populaire - ainsi que le plus décrié. Explorateur infatigable des angoisses humaines , des plus raisonnables aux plus insensées , l'écrivain qui fêtera ses soixante dix ans le mois prochain , quoi que l'on dise , a su insuffler à la littérature , au tournant des années 70/80 , un nouveau souffle en matière d'architecture de la narration. Une architecture qui est d'ailleurs devenue une véritable marotte pour les jeunes écrivains s'étant forgé un imaginaire grâce à l'oncle Stephen.
Alors , Cujo , c'est quoi ? Eh bien Cujo c'est avant tout un nom. Celui du chien de Joe et Charity Camber , et de leur fils Brett qui vivent reclus dans leur ferme/garage , non loin de la petite ville de Castle Rock , Maine - évidemment. Un jour , alors qu'il traque un lapin dans les fourrées , le colossal mais tout gentil Saint-Bernard se fait mordre au niveau de la truffe par une volée de chauve-souris. Celles ci lui inoculent le virus de la rage , et bien vite la peluche va se transformer en monstruosité assoiffée de sang et de tripes. C'est aussi à Castle Rock que vivent Vic , Donna et Tad Trenton , une famille bouleversée par une crise provoquée par les adultères de madame à l'insu de monsieur. Et , un jour , la soupape de la caisse de Donna se mit à faire des siennes...
Je ne dirais pas que Stephen King est un génie. Ici , sur Senscritique , quand on affirme une telle chose il faut savoir étayer des arguments...que je ne pense pas avoir. Pas encore ; il ne s'agit que du second King que je lis et mes antécédents en matière d'excitation littéraire ont très souvent finis dans le mur ( sauf quand on s'appelle Mr. Philip K. Dick et qu'on est purement et simplement indestructible ! ).
Mais sinon , quel pied ! Ouais , c'est très sobrement écrit et ça ne philosophe que très peu mais depuis quand est-ce un problème ? Les personnages sont d'une proximité effrayante , les enjeux sont limpides et le déroulé des événements se façonne avec clarté sous nos yeux ébahis. On notera néanmoins , malgré ma note très élevé qui sous entendrait aisément que je n'ai soulevé aucun défaut à ce livre , une perte de vitesse caractéristique au moment précis où il ne devrait pas il y en avoir ; on superpose des actions aux antipodes les unes des autres et c'est parfois...emmerdant , ouais , on va pas se mentir.
Pourtant , je défie quiconque de me dire ce qui peut bien empêcher ce livre de devenir un classique du frisson ? Le monstre est ici vaporeux , intangible. Insaisissable , car qui peut prétendre connaitre les raisons qui poussent les chiens à attaquer les gens en pleine rue ou à déchiqueter la main qui le nourrit ? Certains essayent , parlent d'éducation et oublient que , comme nous autres pauvres mortels humains , nos animaux de compagnie sont faillibles et sujets à l'angoisse , la peur et la maladie. Et même si King défend - en dernière minute - l'innocence de sa terrifiante créature face aux haines des hommes , on ne peut que adhérer à la théorie , certes depuis bien longtemps considéré comme obsolète par la morale humaniste de ces dernières décennies , qui stipule que les origines de la colère , au même titre que celles de la peur , est bien trop ancrée dans l'inconscient de chaque chose vivante pour être compréhensible , arguable.
Sur bien des tableaux , ce livre est donc un succès. Un conseil : lisez le en pleine canicule , vous n'en retirerez que plus de plaisir.

Le-debardeur-ivre
9

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le 31 août 2017

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