Roman court et plutôt sympa, Cygnis est une promenade pas exactement champêtre dans le monde dévasté qu'habitent Syn, le héro, et son loup Ack. Vincent Gessler collectionne les inspirations et s'en sert pour bâtir ce bric-à-brac. Il emprunte beaucoup, et pas très subtilement, au Laputa de Miyazaki, mais on reconnait aussi La Route (Cormac Mc Carthy) dans les errances solitaires de Syn, La Planète des Singes pour sa vision d'une société post-apocalyptique quasi-médiévale, et peut-être aussi Robin Hobb (je dis peut-être car ça semble trop évident, mais bon... ), voire même Wall.E si j'ai le droit d’être un peu facétieux.
L'ensemble gèle tant bien que mal en quelque chose de vaguement original, mais si vous avez lu ou vu les inspirations (et si vous en êtes arrivé à lire de la SF aussi obscure que Cygnis, je pense avoir peu de chances de me tromper... Si?) il n'y a pas grand' chose de neuf sous le soleil.
Si la narration et l'univers sont raisonnablement bien ficelés, on ne peut pas en dire autant des personnages secondaires, ternes et fonctionnels dans leurs rôles. Si le bestiaire est varié, les composants sont archétypaux. Il faut dire que l'aversion du personnage principal pour la socialisation n'aide pas à approfondir cet aspect. Le personnage de Leah est particulièrement faible, mais un autre qui m'a encore davantage déçu est Ack. Le loup semble surtout remplir une fonction décorative, tant son existence parait optionnelle. La conclusion explique toutes les questions qu'on aurait pu se poser. Le mystère est dissipé, rien n'est laissé à l'imagination. Pas mon approche préférée.
Si par hasard vous avez raté l'essentiel des références, Cygnis reste une lecture facile et rapide dans un style plaisant, un peu lyrique, avec un minimum de cervelle mais aussi avec du cul (il faut bien vendre). Cela fait beaucoup d'arguments pour. Pour les autres, on peut essayer, en fonction de votre temps (il n'en prendra pas beaucoup).