Un condamné à mort s'est échappé
J'ai vraiment beaucoup aimé le début du livre, où Céline est particulièrement virulent, il dit qu'on veut racheter son oeuvre pour une bouchée de pain à sa veuve... On lirait les livres de tous les autres, mais pas les seins d'après ses éditeurs... Il était en prison... On a vraiment une verve dans tout le début où il montre que non seulement il n'est pas dupe de ce qu'on peut bien lui raconter, mais aussi qu'il n'a rien perdu de sa radicalité. C'est vraiment le passage que j'ai préféré.
Le reste est bon aussi, mais j'y ai moins vu d'éclairs de génie brut comme pour le début, où je me disais que c'était un des meilleurs "trucs" que j'ai pu lire. Je dirai malgré tout que dès que ça parle d'Hitler, de Pétain, qu'il s'en prend aux gens qui vont tendre les femmes à la libération (c'est pas dit comme ça), on retrouve ce côté là.
Le reste du livre n'est pas mou pour autant, ou ennuyant (j'ai dévoré les 440 pages du roman en deux jours), mais ça m'a moins passionné, moins parlé. J'aime le Céline qui s'en prend à tout le monde, qui déteste le monde entier, qui fait état de sa propre misère. Bon il y a de ça dans tout le livre, mais encore une fois, c'est vraiment lorsque ça éclate que je prends le plus de plaisir.
N'empêche qu'en le lisant, Céline réussit ce tour de magie magnifique qui consiste à nous faire éprouver de l'empathie pour lui. Il se plaint, mais ce n'est jamais pénible (je déteste les geignards) parce que je comprends totalement ce qui le révolte, ou du moins il nous le fait comprendre et ça c'est formidable...
Bon ma prochaine étape sera sans doute Mort à Crédit, depuis le temps qu'il prend la poussière, j'espère au moins aimer autant... Plus c'est radical, plus j'aime.