J’adore Lovecraft !
Dans ma connaissance succinte de la littérature fantastique je n’ai pas rencontré d’autres écrivains capable de créer en de si courts textes des univers aussi paradoxales. Réels et pourtant irréels, danses en étant évasifs.
Lovecraft est un génie qui arrive à intimer des sentiments de peurs, d'effrois, de malaises et de solitudes à ses lecteurs en peignant des atmosphères lourdes absolument uniques avec pourtant peu de description de l'objet de l'horreur.
Au final Lovecraft n'a pas un style transcendent, il passe sont temps à décrire (et c'est un bien grand mot dans certains cas) les abominations avec les mêmes adjectifs imprécis ("indescriptible" revient un nombre incalculables de fois ainsi qu’innommable), certaines nouvelles font peu état des lieux où se trouve le protagoniste (car il parle la plupart du temps d'un homme seul face à un danger grandissant) ou alors usent de poncifs.
On reste saisi par l'évènement, ressentant la peur du protagoniste, sentant la monté d'une horreur aux limites de la folie. Lovecraft dit que la plus grande des peurs chez l'homme, et bien c'est justement l'inconnu et il s'est toujours vanter de se servir de cet inconnu.
Dans la mythologie inventé par Lovecraft, il existe tout un panthéon de dieux humanoïdes plus anciens que notre univers, ainsi que le nécronomicon (Où à chaque nouvelles, l’auteur y fait référence); un livre qui se veut un guide de l’empire des morts contenant d’innombrables formules de magie et d’incantations au démons écrit par Abdul al-Hazred "l'arabe fou".
L’idée fondamentale de son œuvre est liée au temps. Pour lui, même l’imagination humaine a ses limites comme nos sens et les choses. Aussi, plus le champ de nos connaissances augmente et plus notre imagination doit croître avec elles de sorte que l’homme finit par être glacé par « le silence éternel de ces espaces infinies ».
C’est ce qui ressort le plus de son œuvre et qu’il a traduit dans le domaine par le biais du fantastique, ou plus exactement du réalisme fantastique.
Cette branche de la littérature constituait comme il le dit lui-même : « le seul véritable réalisme, la seule prise de position de l’homme vis à vis de l’univers ».
Au final, trente nouvelles de poésie ténébreuse et d’effroi où Lovecraft nous transfigure bien sa haine de la modernité en une œuvre placé sous le signe de la peur où l’homme se voit confronté à un panthéon de dieux venus des immensités cosmiques pour asservir notre planète.
Lovecraft est tout simplement un maître incontesté dans son art !
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