Dagon est un recueil de nouvelles bien hétérogènes.
On pourra y trouver de courts récits emplis de grâce, de poésie et de rêves (la quête d'Iranon, Celephais, l'arbre...) mais aussi de terribles nouvelles, plus sombres et profondes que de noirs cauchemars tapis dans la psyché secrète de chacun (Horreur à Red Hook, Lui...). D'autres encore se révèlent plus oppressantes, que ce soit par l'évocation d'horreur antiques surgies de gouffres immémoriaux (Prisonnier des pharaons), de civilisations enfouies dans d'insondables profondeurs (le temple) ou d'angoisses psychiques face à soi-même (Dans les murs d'Eryx).
Lovecraft possède le talent de (res)susciter des inquiétudes et peurs jaillies de notre imaginaire, de notre subconscient. En revanche, toutes les nouvelles de ce recueil ne sont pas de la même glaise. Certaines sont finement modelées, d'autres plus grossières ou fragiles.
C'est ainsi que dans cette litanie de récits se dissimulent bien des pépites mais aussi quelques gangues bien moins précieuses. Mais comme tout est affaire de goût tant l'édifice littéraire est varié, chacun devra se forger sa propre opinion à la lecture de ces maux.