Taylor Jenkins Reid nous raconte dans ce roman l’histoire d’un groupe de rock qui aurait tout à fait pu exister, formé à la fin des années 60 autour des 2 frères Dunne, Billy et Graham. Ce groupe rejoint la Californie, l’eldorado de cette époque avec la communauté artistique de Laurel Canyon sur les hauteurs de Los Angeles. Et il est rejoint par une jeune chanteuse, Daisy Jones, libre et talentueuse. Le succès va être foudroyant, les excès aussi, conduisant les membres du groupe au bord du gouffre, mais la musique qu’ils vont créer va les pousser jusqu’au sommet, jusqu’à une dernière tournée en 1979. C’est un très bon roman, qu’on suit comme un feuilleton. Une bonne adaptation en 10 épisodes en a d’ailleurs été faite sur Prime Vidéo, dotée d’une excellent BO dont Patti Smith en générique (avec la petite fille d’Elvis Presley, Riley Keough, qui joue le rôle de Daisy Jones !). L’auteure s’est visiblement inspirée de tout un tas de groupes et musiciens de l’époque. Daisy fait forcément penser à Stevie Nicks ; quant au batteur du groupe, Warren, il vit sur un bateau amarré à Marina del Rey, comme c’était le cas pour Dennis Wilson des Beach Boys. Et on pourrait poursuivre les analogies longtemps. Un mot sur la forme que l’auteure a adoptée pour son histoire : l’histoire nous est racontée 40 ans après par les différents protagonistes sous forme d’interviews croisées et le moins qu’on puisse dire, c’est que leurs souvenirs d’un même événement ne se recoupent pas forcément. Cela donne au récit une forme très vive et dynamique, loin de l’histoire linéaire qui aurait été moins intéressante. A la fin du roman, Taylor Jenkins Reid a poussé le réalisme jusqu’à inclure les paroles des chansons de Daisy Jones & the Six (en VO et traduites) et enfin une liste des morceaux qui l’ont inspirée dans l’écriture de son roman (voir photos). A écouter après l’avoir lu ou pourquoi pas pendant la lecture elle-même en vous faisant une compilation ! Pour tous les amateurs et toutes les amatrices de rock, un excellent moment, on se croirait à Los Angeles en 1970 avec ses hauts et ses bas : derrière le rêve et le succès, il y a toujours un prix à payer et des sacrifices à faire. L’envers du décor est rarement reluisant…