Plus un journal qu’un roman. Style très cru, factuel.
L’expérience brute de la pauvreté et de la déchéance. Toujours plus bas, quelle que soit les choix, quel que soit le lieu, à Paris ou Londres.
Des détails sordides de la misère mais terriblement réalistes. Le quotidien des clochards, qui ne doit pas être si loin de la réalité d’aujourd’hui.
Triste fatalité de ceux qui ne pourront jamais s’en sortir, même avec la meilleure volonté. L’acceptation de la détresse, de la dèche. Comment s’accommoder, s’habituer aux conditions les plus crasses. Comment l’humain cherche et trouve toujours un fragment d’espoir et de réconfort, aussi dérisoire soit-il. La solidarité qui peut naitre de cette misère, mais qui contribue à l’acceptation de la condition.
L’exploitation du patronat pour grapiller toujours plus sur le dos des employés exploités, ceux qui n’ont pas d’autre choix. L’arnaque et les petites magouilles à tous les niveaux. On oublie qu’on est exploités dès lors qu’on peut soi-même en exploiter d’autres.
Orwell imparable, indispensable.