Ouf ! Je viens de venir à bout de mon 10° Modiano et donc de mettre un terme à une nouvelle séance de masochisme soft. Oui, car je nourrissais peu d'espoir de découvrir une autre facette de Modiano que sa manière unique de distiller l'ennui à travers la description par le menu d'errances qui ne mènent ses personnages nulle part.
Au centre de ce "café de la jeunesse perdue", une certaine Louki, de son vrai prénom Jacqueline, que l'un des différents narrateurs de ce roman évoque ainsi à propos de ses lectures : "Je crois que nous ne lisions pas ces ouvrages de la même façon. Elle espérait y découvrir un sens à la vie, alors que c'était la sonorité des mots et la musique des phrases qui me captivaient." Un sentiment que doivent partager à mon avis les "modianophiles" tant je ne retire rien de ces romans que je m'échine pourtant à parcourir avec la plus grande attention.
Un peu plus loin, on peut lire : "Tant de gens croisés ... qui ne le sauront jamais et que nous ne reconnaîtrons jamais." Comme accroche, j'ai connu plus alléchant , mais comme résumé de l'oeuvre de Modiano, ce n'est pas si mal vu ...