Dans les bois
7
Dans les bois

livre de Harlan Coben (2007)

C'est quand même assez fascinant de réaliser que tant d'années et de bouquins après "Ne le Dis à personne", on continue (presque) tous à dévorer la production de Coben dès sa sortie (en poche quand même, il ne faut rien exagérer, on ne mettrait pas plus de quelques euros dans ce genre de plaisanterie). Alors que ces polars sont littéralement écrits avec les pieds (à moins que ça soit la traduction, mais je n'y crois pas trop...), alors qu'ils sont visiblement le fruit pourri des techniques de creative writing assistée par ordinateur en plein essor aux US et du cerveau largement réactionnaire d'un Américain (très) moyen (il nous dévoile ses goûts musicaux cette fois, et croyez moi, ça ne vole pas haut, on est loin de Djian ou Pellecanos, pour citer deux auteurs auxquels je suis fidèle et qui parlent de rock), on les lit toujours en trois heures, plus ou moins incapables de décrocher. Et on a même envie de dire que "Dans les Bois", malgré une intrigue plus artificielle, moins crédible que d'habitude - même si elle ressemble forcément beaucoup aux précédentes - est l'un des bouquins les plus intéressants de son "auteur". Pourquoi ? Eh bien parce que Coben a trouvé le sujet le plus consensuel qui soit, LA FAMILLE (le mal que les parents font à leurs enfants, un mal aussi inexplicable qu'absolu, et la culpabilité et les traumas que la souffrance engendrée laisse derrière elle), et qu'il le mélange avec le leurre le plus universel, l'attrape-mouche imparable, LA NOSTALGIE. Quelque chose s'est produit, quelqu'un a disparu, et le présent est contaminé par le souvenir brûlant des jours ou des personnes perdus : bien sûr, comme dans tous les polars "modernes", tout était un leurre, rien n'était ce qu'il paraissait (bâillement !), mais, et c'est le plus important, tout était BIEN PIRE que ce qu'on pensait. Et ça, rien à dire, c'est vraiment fort : dans ce registre qui commence à sentir bon le désespoir, les dernières pages de "Dans les Bois", qui laminent sans pitié l'illusion d'un premier amour idyllique et aussi toute possibilité de recommencement, sont impeccables. [Critique écrite en 2009]

EricDebarnot
6
Écrit par

Créée

le 18 sept. 2014

Critique lue 2.1K fois

4 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

4

D'autres avis sur Dans les bois

Dans les bois
dodie
7

Critique de Dans les bois par dodie

Voilà un polar qui se lit vite et pour cause l'auteur n'a pas son pareil pour clore chaque chapitre par une phrase qui nous oblige à continuer..... Alors ici et là il y a peut-être des...

le 27 août 2014

2 j'aime

Dans les bois
Sedgewick
7

Critique de Dans les bois par Sedgewick

L'avocat Paul Copeland se retrouve au milieu d'une histoire de meurtre qu'il pensait enterrée depuis près de 20 ans. Alors qu'il était moniteur de colonie de vacances, sa petite sœur Camille ainsi...

le 16 août 2014

2 j'aime

Dans les bois
Kelam
9

Critique de Dans les bois par Kelam

Assurément le meilleur Coben que j'ai lu, et j'ai presque tout lu. Maîtrisé, capable de vous retourner le cerveau à la fin de chaque chapitre, avec une histoire toujours savamment distillée pour se...

le 21 janv. 2013

2 j'aime

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25