Tout quitter pour vivre dans une cabane au bord du lac Baïkal pendant 6 mois voilà le défi fou ou l'impérieuse nécessité qui s'est imposée à Sylvain Tesson.
Le livre est à l'image du temps qui passe dans un tel environnement. D'un coté on y retrouve l'éphémère, les éclats de la beauté indifférente de la nature, mis en parallèle avec des fulgurances de l'auteur sur son lien à la société. De l'autre coté, le temps se fait cyclique, répété, terne, ennuyeux diront certains, certains chapitres en sont l'image. Finalement la reproduction du temps qui passe est assez fidèle et intéressante !
Cette lecture est cependant altérée par les écarts réguliers que fait l'auteur, se retrouvant régulièrement en bonne compagnie, multipliant les paragraphes sur sa consommation de vodka et de cigares, là où on préférerait peut-être l'eau du lac et la brume du matin (désolé si ma version de l'ermite est trop pure).
Il ne doit pas non plus être facile de vivre, de penser, d'écrire pleinement en ermite reclu tout en sachant que notre journal de bord sera lu par des milliers de personnes.
Le livre reste malgré cela une belle expérience et une découverte de cette région reculée dans laquelle on pourrait être tenté d'aller écrire les prochains chapitres !