Sylvain Tesson est vachement plus intéressant quand il marche.
J'aurais dû m'en douter, dans l'Axe du Loup, ce qui m'avait plu, c'était les rencontres incongrues. Et la description des conséquences de la marche sur le corps et l'esprit. Ses réflexions intérieures, je les tolérais plutôt qu'autre chose. Là il n'y a que ça.. Six mois de réflexions plutôt banales et beaucoup de prétention. Et cette mauvaise foi de se croire en autarcie en refusant obstinément de voir que TOUT ce qui l'entoure dans cette cabane (+ la cabane elle-même) lui a été fourni par cette fameuse société moderne. Le riz qu'il mange, la vodka qu'il boit, les 2 pages de matos qu'il liste au début: piolet, marteau hache, vaisselle, duvet, etc, tout ça aurait demandé des années de travail à produire seul, et Sylvain aurait eu beaucoup moins de temps pour bouquiner et développer son mépris de la main qui le nourrit. On pourrait espérer qu'il évoque au moins cette contradiction à un moment, mais non, ça n'a pas l'air de lui effleurer l'esprit. Il faut croire qu'il ne suffit pas de s'isoler pour avoir des épiphanies...