De la nature, de la solitude, de la contemplation : c'était pourtant un programme parfait ! Une lecture qui devait me parler, me toucher.
Mais non. Du début à la fin j'ai lutté, je me suis accrochée mais jamais je n'ai réussi à être transportée.
Bon nombre d'effets de style (parce qu'il y en a un paquet), se ponctuaient par un regard loin dans le vague avant d'être relues, re-regard dans le vague, re-relues, bon. concentration ! et une page plus loin "zut j'ai oublié de poster la lettre pour Jean-Bidule !"
En fait, l'écriture est belle, mais l'homme, ses idées, ses contradictions, la manière dont il entreprend son projet (et ses raisons) me laissent de marbre s'ils ne m'agacent pas.
Sylvain Tesson est plein de grands principes, il aime la nature, veut la protéger, la remercier, la chérir (pas comme tous les autres crétins dont lui seul et son ex ne font pas partis visiblement). Mais ce qui transparait le plus de son "isolement" de 6 mois ce n'est pas une recherche d'osmose avec ce nouveau territoire, cette faune, cette flore qui l'accueillent. Mais plutôt des litres et des litres de vodka ingurgités accompagnés de cigares ou de pâtes au Tabasco, des extraits de livres, les visites de russes qui en prennent pour leur grade et celles d'amis qui partagent le même intellect et qui veulent aussi vivre leur petite expérience en Sibérie...
Je suis dure. J'exagère. C'est quand même joliment écrit, l'expérience est singulière et je n'aurais probablement pas tenu très longtemps dans des conditions aussi rudes (c'est facile de critiquer assise dans un lit douillet !).
Ceci étant dit, plusieurs fois, l'auteur résiste à l'envie de faire des photos, il s'en félicite même. Quand j'ai refermé le livre, un peu perplexe, j'ai googlé son titre et je suis tout de suite tombée sur une vidéo. On y voit notre cher Sylvain, dans sa cabane, filmé, sous plusieurs angles, y accomplir les gestes qu'il décrit dans le livre. Un documentaire quoi.
Pour la nature, la solitude et la contemplation véritables on repassera...