Les premiers moments avec l’auteur (et le narrateur) ont été un peu pénibles. Je l’ai d’emblée trouvé pédant, vaniteux et affichant un mépris facile vis à vis de la société (oui, tout ça). Je maugréais en moi même que pour renoncer au confort, à la sécurité et au luxe, il fallait avoir la chance et le choix d’y gouter et d’être assuré de pouvoir y revenir bien vite. La femme qui marche en Afrique des heures durant pour trouver de l’eau potable, si on l’interrogeait, n’aurait peut être rien contre l’idée d’arpenter avec son caddie les temples de la consommation que sont les supermarchés.
Bref, je suis partie d’un mauvais pied, aussi disposée que lorsqu’on vous impose un compagnon de voyage qui au premier échange vous est insupportable.
Et, le fait est qu’il m’a semblé qu’au fil des pages son ton changeait, que sa petite cabane me plaisait de plus en plus, et que je partageais finalement ses réflexions. Il m’est même devenu sympathique et attachant. J’ai adoré les arrivées fracassantes des russes dans la cabane au petit matin, sa complicité avec les chiens, ses excursions sur le lac glacé et dans les montagnes et soyons fous…….je crois bien que je vais tenter un petit verre de Vodka.
Plus sérieusement je dirais que ce compagnon de voyage gagne à être connu et que ses 6 mois en cabane on apporté au fil des pages une touche d’humilité qui m’a donné envie de lire ses autres livres. J'ai quitté cette cabane inconfortable le coeur serré.