Deadwood par trevorReznik
On comprend facilement l'attrait que peut exercer l'histoire de la ville de Deadwood sur un auteur américain car son microcosme synthétise et symbolise parfaitement une vision plus générale (et même contemporaine) des Etats-Unis.
Deadwood, à la fin du 19e siècle, c'est le parfait exemple du rève américain qui se prend les pieds dans le tapis : la ville a accueilli des prospecteurs venus de toutes parts, et à prospéré aussi vite qu'elle a abandonné toute valeur morale. Le racisme y est omniprésent (envers les indiens, les chinois…), les putes y sont traitées comme du bétail, et l'on hésite pas à utilser un fusil si la tête du voisin ne nous revient pas.
C'est dans cette atmosphère conviviale que l'on suit le parcours d'une dizaine de personnages (ayant réellement existé), plus ou moins liés entre eux, qui vont tous être infectés par Deadwood : mort, folie, vice… L'issue ne sera jamais joyeuse et même les légendes ne seront pas épargnées (les représentations de Wild Bill Hicock et Calamity Jane sont bien loin des images d'Epinal que l'on peut avoir d'eux).
On sent que l'auteur s'est beaucoup documenté, et qu'il n'en rajoute pas pour verser dans le spectaculaire : pas besoin, le matériau d'origine valant bien ici toutes les fictions.
PS : je n'ai pas vu la série télévisée du même nom : apparemment elle est très bien mais n'est pas un calque du livre dont elle s'inspire.