L'insoutenable perversité de l'être

Un tueur en série terrorise la ville. Des étudiants nihilistes jouent aux apprentis terroristes et font sauter un centre de loisirs. Mais tout ceci n'est que la façade, l'apparence d'un roman subjugué par le Mal, ceux qui le font et ceux qui le subissent, ce par quoi il s'insinue et se propage. Débâcle, de l'espagnol Ricardo Menendez Salmon, explore les angoisses du monde moderne dans un faux roman noir et policier qui se contrefiche de ses intrigues pour se concentrer sur la perversité ou les angoisses de ses personnages dans un climat glauque et délétère. Divisé en trois parties distinctes qui communiquent entre elles, Débâcle ne convainc absolument pas par son récit mais impressionne par son style qu'il est bien délicat de qualifier. La beauté y côtoie la laideur, les moments tendres ne peuvent faire oublier l'insoutenable réalisme de certaines scènes. Sous prétexte de montrer toutes les facettes du mal, Menendez Salmon se complait parfois dans des descriptions scabreuses. Brièvement, mais tout de même. A travers ce roman aux accents sadiens, l'auteur délivre un message ambigu mais féroce contre la société de consommation. Pour le reste, on ne supputer quelles sont ses intentions les plus profondes. Mais si son but est de créer un malaise persistant, il est atteint. Cela ne fait pas de doute.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Créée

le 5 janv. 2017

Critique lue 81 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 81 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

80 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

74 j'aime

14