Cette jeune journaliste présente les manières de traiter des violences sexistes et sexuelles dans les médias. La parole a été libérée, mais se heurte encore à des contraintes sociologiques, qui tiennent à une forme d'omerta masculine, celle propre à une élite politique et sociale, à la dénonciation factice et facile des fausses dénonciations, des clichés tenant aux agresseurs aux victimes, les laides ne pouvant pas être violées, les vieux ne pouvant plus attenter à l'intégrité des femmes, l'aura des écrivains dans les années 1070 et 1980. A cela, s'ajoutent les attaques contre un supposé néo-féminisme qui détesterait les hommes et se vautrerait dans des postures radicales. Si tout arrive bien sûr, ces arguments sont présentés pour dénigrer le féminisme, les actions et discours en faveur de l'égalité entre femmes et hommes.
Outre une tendance à s'épancher un peu trop, à mon goût très personnel sur sa situation personnelle et sous titre inutilement agressif, cette jeune auteure aborde fort utilement des pans de notre vie sociale qui s'ouvrent enfin à la transparence et à l'égalité en faits et en paroles. Il est richement illustré, notamment par les affaires Matzneff, Strauss-Kahn et Poivre d'Arvor. L'ouvrage devient fort intéressant et enrichissant. Il fait phosphorer dans le bon sens, pleinement réfléchir.